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      IntroductionNon au projet
      de constitution actuel
 Europe de l'emploi, Europe sociale
 Développer
      une politique de relance de l'emploi
 Des conditions de vie dignes
      pour toutes et tous
 Une Europe des droits
 Le droit des femmes.
 La protection
      de la personne
 Les
      droits d'accès à des biens et services publics
 Le droit à
      l'éducation
 Le droit à la culture
 Le droit à
      l'information
 Le
      droit à la ville.
 Une
      nouvelle Charte des droits fondamentaux
 Réorienter les instruments
      de la puissance publique
 Des services publics piliers d'un espace
      commun
 Des
      politiques sectorielles actives
 Une politique européenne
      active de l'environnement
 Une politique ambitieuse de la recherche
 Une autre politique
      agricole commune
 Une
      Europe de démocratie élargie
 Donner la parole aux citoyens
 Élargir
      les procédures de contrôle
 Des procédures qui
      respectent à la fois le droit des peuples et l'intérêt
      général de l'Europe
 Trouver une articulation
      plus démocratique des États et de l'Union
 Faire évoluer
      les institutions de l'Union
 Une Europe de paix et de coopération
 Une Europe élargie
      et fraternelle
 Une
      politique européenne au service de la paix
 L'Europe doit
      aussi regarder vers le Sud
 L'Europe doit agir pour une refonte du système
      des institutions internationales
 
   Sur une planète déchirée par
    la mondialisation capitaliste, nous sommes convaincus que l'Europe
    peut jouer un rôle positif, qu'elle est indispensable même.
    Mais ce ne peut être l'Europe actuelle, celle de la finance
    souveraine, de la casse sociale et des carences démocratiques.
    Ce ne peut être l'Europe politique telle que la dessine
    l'inacceptable projet de Constitution concocté par la
    Convention " Giscard ". Pourtant, la protestation ne nous suffit pas : nous entendons
    contribuer à l'émergence d'une alternative européenne
    crédible et forte. C'est à une autre Europe que
    nous rêvons. C'est une autre Europe que nous voulons, avec
    une société plus juste et plus humaine.
 1.
    Il ne faut plus accepter la fatalité d'une Europe telle
    qu'on nous la construit, depuis trop longtemps. Cette Europe-là
    est celle des choix capitalistes, de la privatisation et de la
    destruction systématique des acquis sociaux. Elle reste
    celle de l'atlantisme, qui résulte de l'hégémonie
    persistante des États-Unis. C'est une Europe du mal-vivre
    et des régressions. C'est une Europe de la démocratie
    malade, terreau des phénomènes les plus inquiétants,
    et notamment d'une droite extrême et populiste qui nie
    toutes les racines démocratiques et solidaires de ce continent.
    Une telle Europe, nous ne pouvons l'accepter. Nous en refusons
    l'architecture d'ensemble, et notamment le projet actuel de Constitution.
    Nous en refusons les actes, et notamment les mesures antisociales
    et antidémocratiques des grands " Sommets "
    de Lisbonne ou de Barcelone. 2. Au
    contraire de cette Europe libérale, nous croyons à
    la nécessité et à la possibilité
    d'une Europe de l'emploi et du développement durable. Encore faut-il que
    la volonté existe de l'atteindre, que l'on redonne au
    choix politique sa place première, que l'on renonce à
    l'idée d'une fatalité des dogmes financiers. Encore
    faut-il que l'on abandonne, enfin, les contraintes du désastreux
    " Pacte de stabilité " et que l'on réoriente
    en profondeur l'action de la Banque centrale européenne.
    Au lieu de comprimer sans cesse la dépense publique, l'Europe
    que nous voulons cherchera plutôt à développer
    les dépenses utiles, pour l'emploi stable et pour la formation.
    Elle se donnera les moyens budgétaires de cette ambition,
    préfèrera l'intérêt de tous à
    la recherche de profit par quelques uns, développera les
    services publics au lieu de les détruire, pénalisera
    les spéculations indécentes au lieu de ponctionner
    le monde du travail. 3. Au contraire d'une Europe
    des droits bridés, nous affirmons la nécessité
    et la possibilité d'une Europe sociale, celle de la solidarité
    et des droits de la personne. Une Europe où l'on se fixe
    l'objectif raisonnable que chacune et chacun ait les moyens de
    vivre dans l'autonomie et dans la dignité. Une Europe
    où l'égalité des femmes et des hommes est
    une valeur effective, où les migrants disposent de droits
    égaux, où l'accès à des biens et
    services publics est un impératif. Une Europe solidaire,
    où les personnes âgées ne sont pas tributaires
    des aléas de la capitalisation et des fonds de pension.
 4. Au contraire d'une Europe
    pilotée par un petit nombre, nous clamons la nécessité
    et la possibilité d'une Europe démocratique, dont la construction
    repose sur la souveraineté populaire et non sur le pouvoir
    opaque de quelques uns. Une Europe où les citoyens et
    les peuples auront leur mot à dire, où les pouvoirs
    publics auront des fonctions clarifiées, où le
    contrôle citoyen sera effectif. Une Europe, donc, qui libérera
    les énergies, redonnera du sens commun à la construction
    européenne que le libéralisme a laissée
    en panne. Une Europe qui fournira un nouveau souffle à
    la tradition démocratique, en la nourrissant des apports
    originaux de la démocratie participative et paritaire.
 5. Au contraire d'une Europe
    qui se contente de jouer un rôle dans le concert des puissants,
    nous disons la nécessité et la possibilité
    d'une Europe de la paix et de la coopération, qui
    retrouve la force de l'idéal originel. Une Europe ouverte
    sur le Sud, attachée à la réforme profonde
    et démocratique des institutions internationales. Une
    Europe libérée de toutes les tutelles, et notamment
    celle de l'Otan. Une Europe qui contribue à faire reculer
    les logiques dangereuses de la mondialisation actuelle et de
    l'hégémonisme. En bref, une autre Europe dans un
    autre monde
 6. À quinze,
    à vingt-cinq ou à plus, l'Europe n'a d'avenir que
    si elle se débarrasse du carcan néolibéral.
    Mais elle devra le faire franchement : l'expérience des
    dernières années est aussi celle des insuffisances
    criantes des politiques sociales-libérales. Les libéraux
    et les sociaux-libéraux, en alternance au pouvoir, ont
    déstabilisé les sociétés européennes,
    accru les inégalités, freiné le développement.
    Ils ont nourri la désespérance populaire, installé
    la crise politique, ouvert la voie aux populismes d'extrême
    droite.
 L'Europe que nous voulons est une grande exigence humaine. Elle
    n'est pas pour autant un rêve lointain. Car cette Europe
    a un atout : le développement d'une multitude de luttes
    et de mouvements de toutes sortes. Elle a un levier : l'émergence
    d'un mouvement altermondialiste - dont les Forums sociaux européens
    sont un des lieux d'expression à l'échelle continentale
    - qui contredit l'hégémonie de la finance et des
    marchés. Tous ces mouvements dessinent d'autres possibles,
    suggèrent d'autres choix. Mais ils n'ont pas encore changé
    l'orientation de la politique européenne ; ils n'ont pas
    encore pris force politique.
 Notre ambition est de mettre fin à cette carence. Nous
    pensons que c'est réalisable, si seulement tous les progressistes
    antilibéraux, quelle que soit leur sensibilité
    politique et quelle que soit leur pratique sociale, syndicale,
    associative ou politique, se rassemblent pour proposer des perspectives
    politiques et les porter ensemble, et notamment aux élections.
    Ils doivent le faire dans un esprit de partage, à égalité
    de dignité et de responsabilité.
 Pour aider à ce rassemblement et à cette co-élaboration,
    nous mettons en débat les propositions suivantes, qui
    constituent à nos yeux le socle d'une autre Europe, sociale,
    démocratique, féministe, écologique et pacifique.
    Le vote du
    13 juin doit permettre de dire non à l'Europe telle qu'elle
    est et de dire oui, au contraire, à une Europe citoyenne
    et populaire.
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    vers le hautNon
    au projet de constitution actuel La question de
    la Constitution revient sur le devant de la scène. En
    2003, la Convention " Giscard " a élaboré
    un projet, ratifié par la majorité du Parlement
    européen.Nous refusons ce projet : il donne valeur constitutionnelle au
    principe néolibéral d'un " marché unique
    où la concurrence est libre et non faussée "
    ; il confirme pour l'essentiel l'actuel système institutionnel
    qui, par son opacité technocratique, freine l'émergence
    d'un véritable espace public européen ; il n'a
    pas fait l'objet de délibérations publiques approfondies.
    En matière budgétaire ou sur les questions de défense,
    il aggrave la situation par rapport aux actuels traités.
 Notre réponse est sans ambiguïté : nous disons
    non à ce projet dangereux. Avec les décisions prises
    aux sommets successifs de Lisbonne et de Barcelone, il forme
    un tout qui doit être repoussé. Les peuples d'Europe
    doivent pouvoir le faire, de façon claire, par référendum.
 À cette méthode antidémocratique, nous opposons
    une autre démarche : nous estimons qu'il faut un nouveau
    traité qui fixe les compétences et le rôle
    de chacune des institutions de l'Union et principalement le Conseil,
    la Commission et le Parlement, afin que les citoyennes et les
    citoyens de l'Union sachent réellement où se prennent
    les décisions et quels sont leurs droits et capacités
    d'intervention.
 L'élaboration de ce nouveau traité doit faire l'objet
    d'un large débat démocratique, dans l'ensemble
    de l'Union, à partir d'options clairement définies.
    Ce débat devrait permettre de solliciter les élus
    nationaux et européens, les syndicats, les associations,
    les citoyens. C'est à l'issue de cette phase qu'un processus
    pleinement constituant serait amorcé, à l'image
    du débat engagé ; il serait conclu par une consultation
    directe, par référendum, des citoyens de chaque
    État de l'Union.
 Retour
    vers le hautEurope
    de l'emploi, Europe sociale L'Europe n'est
    plus le continent de la protection sociale et des droits du travail,
    mais du chômage et des reculs sociaux. L'actuelle "
    Stratégie européenne de l'emploi " a pour
    seul but de justifier les réformes régressives
    du marché du travail. Nous ne l'acceptons pas. L'Union
    européenne doit porter ses efforts contre la casse des
    emplois et le chômage. I. Agir contre les choix responsables du chômage, aller
    vers une sécurité d'emploi et de formation
 Face à
    une situation qui constitue un drame humain déchirant
    pour des millions d'individus, nous proposons :1. De limiter le recours systématique au travail précaire
    et de généraliser le droit à la reconversion
    des emplois précaires en emplois stables ; d'instituer
    un droit communautaire de la rupture de la relation de travail.
    Avant tout licenciement collectif, doit être affirmée
    l'obligation de négocier avec les représentants
    des travailleurs ; la puissance publique usera de tous ses moyens
    pour imposer des moratoires suspensifs et exiger la tenue de
    tables rondes.
 2. D'instituer des droits nouveaux pour les salariés.
    L'un de ces droits significatifs et immédiats pourrait
    être celui se suspendre un plan de restructuration pour
    permettre l'élaboration et l'examen de propositions alternatives
    ou de reclassements.
 3. De réduire de façon concertée le temps
    de travail, en limitant les dérogations aujourd'hui acceptées
    pour son exercice.
 4. Au-delà de ces mesures immédiates, nous estimons
    nécessaire d'aller vers un nouveau statut salarial, prenant
    la relève des grands acquis européens des années
    trente à soixante. Ce statut devrait permettre de combiner
    l'exigence d'une plus grande fluidité dans les choix de
    travail et de vie, et la stabilité sans laquelle la "
    flexibilité " n'est qu'une manière de plier
    le travail aux diktats des marchés. La plus grande innovation
    européenne consisterait donc à promouvoir une garantie
    de la continuité du contrat de travail, selon le principe
    d'une sécurité d'emploi, de formation et de revenus.
 Retour
    vers le hautDévelopper
    une politique de relance de l'emploi Avec le soutien
    des États, la Commission et le Conseil ont renforcé
    la tendance néolibérale en cours, développé
    les privatisations et affaibli les notions d'intérêt
    général et de service public. À l'inverse
    de ces choix désastreux, l'Union européenne devrait
    s'engager dans la redéfinition d'une politique économique
    permettant de réduire les délocalisations, de combattre
    le chômage et de stimuler une croissance soutenable.1. Tous les moyens à
    la disposition des pouvoirs publics, budgétaires, fiscaux,
    culturels, seront mis en uvre par les institutions de l'Union.
 2. Cela suppose de renoncer
    enfin au Pacte de stabilité et de croissance qui limite
    de façon dramatique les dépenses publiques. La
    politique économique et monétaire n'aura pas pour
    objectif de " maintenir la stabilité des prix ",
    mais de promouvoir la croissance, et de favoriser l'emploi de
    qualité pour tous.
 3. L'Union européenne
    doit se doter des moyens d'une politique publique ambitieuse.
    Pour cela le budget de l'Union devrait tendre vers les 5 % du
    PIB européen. De même, l'Union doit pouvoir emprunter
    auprès de la BCE, pour réaliser les grands travaux
    d'infrastructure et assurer les investissements nécessaires
    dans les pays qui vont adhérer en 2004. Les dispositions
    légales qui interdisent ces emprunts seront donc abrogées.
    Enfin, les Fonds Structurels Européens s'attacheront à
    aider activement les fonds locaux et régionaux pour la
    formation, l'insertion et l'emploi. Un Fonds spécial de
    protection et de promotion des salariés permettra de faire
    face aux problèmes de délocalisation.
 Retour
    vers le hautDes
    conditions de vie dignes pour toutes et tous 1. Les moyens
    d'une vie digne seront donnés à toutes et à
    tous. Les salaires et les minima sociaux seront augmentés
    et l'accès en sera garanti à tous ceux qui en ont
    besoin, de façon à ne laisser personne au-dessous
    du seuil de pauvreté ; des normes planchers seront fixées
    en matière de maladie, de maternité, de chômage,
    d'incapacité de travailler, de famille, de vieillesse.2. Le droit à la retraite par répartition doit
    être conforté. Pour cela, il faut revenir sur la
    décision de Barcelone d'allonger de cinq ans la durée
    de vie au travail et d'aller vers la liberté de choisir
    le moment du départ à la retraite, à condition
    qu'elle ne soit pas pénalisante pour les plus bas salaires
    et qu'elle s'accompagne d'une possibilité réelle
    d'emploi choisi tout au long de la vie active.
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    vers le haut  Une
    Europe des droits Au contraire
    des libéraux, qui considèrent les droits comme
    des contraintes et des coûts, nous considérons qu'il
    faudrait faire de l'extension de ces droits une base de développement
    pour tout le continent.  Le droit des femmes. Que la moitié
    du genre humain ne dispose pas de l'égalité réelle
    des droits et des conditions pèse sur le développement
    de la société tout entière. Il faut donc
    faire de l'égalité hommes-femmes une valeur constitutionnelle
    de l'Union et avancer de façon concrète en matière
    de droits des femmes, en pensant d'abord aux plus fragilisées,
    par exemple les femmes migrantes. Nous proposons donc :· De généraliser le droit d'accès
    à la contraception et à l'IVG.
 · De lutter contre la prostitution et l'esclavage moderne.
 · D'agir de façon accrue contre les violences faites
    aux femmes. Soutenir les associations d'Élu-es constituées
    à cet effet et promouvoir les réseaux féministes.
 · D'agir pour l'égalité des salaires et
    des droits au travail.
 · De lutter contre les intégrismes et leur offensive
    contre les droits des femmes.
 · De renforcer la démocratie paritaire qui permet
    aux femmes d'accéder réellement aux pouvoirs de
    décision.
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    vers le haut  La protection de la personne L'Union européenne
    se doit d'inscrire clairement les droits de la personne dans
    ses priorités et de rendre effectif leur exercice. Cela
    concerne tout particulièrement les catégories victimes
    de discrimination, tout comme les minorités.1. Les droits de l'immigration.
 . L'égalité
    d'accès au travail, au logement doit être réelle.
    La libre circulation doit s'accompagner de l'universalisation
    du droit aux ressources et aux prestations.
 · Les sans papiers doivent être régularisés
    : c'est la seule manière de garantir leurs droits, de
    réduire la précarisation de leur statut et de limiter
    le rôle qui leur est assigné par le patronat dans
    la recomposition du salariat.
 · Une citoyenneté européenne de résidence
    doit être instituée, avec le droit de vote pour
    tous les résidents en Europe quelle que soit leur nationalité
 · Le droit d'asile doit être renforcé
    et étendu l'éventail de ses possibilités.
 2. La protection de l'enfance
    :
 · Application réelle des résolutions
    adoptées en 1996 et 1997 par le Parlement européen.
 · Action résolue contre la pédocriminalité.
    Utilisation pour cela de l'espace judiciaire commun existant
    (Europol, Schengen, Eurodac). Possibilité de sanctionner
    un État qui n'assume pas sa responsabilité pénale
    dans un dossier pédophile.
 3. La lutte contre toute
    forme de racisme et d'antisémitisme, le néo-fascisme,
    le chauvinisme, la xénophobie, le nationalisme et contre
    toutes les formes d'intolérance sera un objectif de l'Union.
    La discrimination sexiste et l'homophobie doivent être
    condamnées.
 4. Le principe de laïcité.
    La protection des minorités est inséparable de
    l'esprit de tolérance qui est au fondement du principe
    de laïcité. L'État et l'espace public doivent
    être dégagés strictement de toute pression
    religieuse ou philosophique. La référence religieuse
    ne peut en aucun cas être tenue pour un patrimoine commun
    et une dimension constitutive de l'Union.. La tradition démocratique,
    seule, peut être placée au cur de la vie commune.
    Les stipulations qui prévoient " un dialogue ouvert,
    transparent et régulier avec les Églises et organisations
    non confessionnelles " seront abandonnées.
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    vers le hautLes droits d'accès à des biens et services publics Le droit à l'éducation. Dans tous les
    pays européens, les systèmes éducatifs restent
    très inégalitaires. Le sommet de Lisbonne a renforcé
    cet aspect en faisant de l'éducation et de la formation
    un outil de compétitivité, au détriment
    de l'épanouissement des individus. La tendance actuelle
    à la marchandisation de l'éducation va dans le
    même sens. Il faut donc rétablir la primauté
    du principe d'égalité face à l'idéologie
    de la concurrence.· Il convient d'empêcher le désengagement
    de l'État, la précarisation des personnels de l'éducation,
    la disparition de dizaines de milliers de postes en Europe, le
    transfert de pans entiers de l'éducation nationale au
    privé.
 · Les institutions européennes doivent coordonner
    leurs efforts en ce sens ; des moyens adéquats seront
    accordés pour réduire les inégalités
    territoriales qui contredisent l'exercice du droit inaliénable
    à l'éducation. Les fonds structurels renforcés
    seront sollicités à cet effet.
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    vers le haut Le droit à la culture La culture a
    besoin d'un vrai statut, qui l'émancipe des règles
    du marché et de la concurrence, qui fasse de la diversité
    culturelle un des grands enjeux européens et du respect
    de l'exception culturelle un principe majeur.· Les biens et services culturels doivent être placés
    hors des règles du marché et de la concurrence
    ; ce principe de l'exception culturelle sera défendu dans
    toutes les négociations internationales.
 · Le droit de chaque État ou groupe d'États
    à définir librement ses politiques culturelles
    doit être garanti.
 · Le multilinguisme doit être développé
    comme une spécificité européenne et un rempart
    contre le monopole écrasant de l'anglo-américain.
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    vers le haut Le droit à l'information · La pluralité
    des médias sera garantie dans l'Union. Les organismes
    européens combattront ainsi les processus de concentration,
    conduisant parfois au quasi-monopole en faveur de quelques multinationales..· Les processus de marchandisation, de privatisation,
    de concentration que toute l'Europe connaît aujourd'hui
    seront refusés, tout comme l'orientation de l'information
    et le façonnage de l'opinion publique en fonction des
    intérêts économiques et politiques des actionnaires
    - propriétaires.
 · Le principe de la télévision publique
    sera défendu et les moyens publics de son action lui seront
    attribués, notamment par la constitution de pôles
    publics de l'information, y compris européens.
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    vers le haut  Le droit à la ville.· Le droit au logement
    doit être inclus dans le traité constitutionnel
    européen.
 · L'emprise des marchés financiers et de
    la spéculation sera réduite, pour que soit assuré
    le droit à un logement digne, suffisamment bien desservi
    et inséré.
 · Le droit à une ville de qualité
    pour tous, à un logement digne, à une mobilité
    choisie deviendra une priorité de l'Union. Pour cela,
    la mise en place de dispositifs publics doit être systématiquement
    encouragée, à toutes les échelles de territoire.
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    vers le hautIV. Une nouvelle Charte des droits fondamentaux L'Union européenne
    respectera les principes suivants :· La recherche de normes minimales ne doit pas
    conduire l'Europe à s'aligner sur le plus petit dénominateur
    commun aux législations nationales, mais constamment,
    dans la mesure du possible, à rechercher un renforcement
    des protections juridiques accordées aux travailleurs.
 · Le principe de non-régression doit garantir
    que la poursuite de l'intégration économique ne
    pourra plus aboutir à mettre en cause les droits reconnus
    aux travailleurs par telle ou telle législation nationale.
 · Toute modification des réglementations
    économiques, surtout si elles visent à élargir
    la part du marché, n'est possible que si elle est précédée
    d'une harmonisation par le haut des législations sociales
    des États membres.
 · Enfin, ni la concurrence ni le libre-échange
    ne sauraient être des objectifs et des normes supérieures
    de l'Union : c'est la coopération et la solidarité
    qui doivent occuper cette place prépondérante.
 Sur cette base sera engagé le processus d'élaboration
    démocratique d'une nouvelle Charte des droits fondamentaux,
    associant largement la société civile européenne,
    ainsi que les élus nationaux et européens. Cela
    n'a pas été réalisé lors de la rédaction
    de l'actuelle Charte (2000) ; cela doit se faire le plus tôt
    possible.
 Sans attendre, l'Union adhèrera en tant que telle à
    la Charte sociale de Turin, à la Convention européenne
    des droits de l'homme et aux résolutions de l'Organisation
    Internationale du Travail.
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    vers le hautUne volonté
    politique européenne, pour un autre développement
   La privatisation,
    la déréglementation et les exigences de rentabilité
    ont tourné le dos aux exigences à long terme de
    formation, d'épanouissement humain, d'équilibres
    écologiques. À l'inverse de ces choix, nous entendons
    mettre au centre de la construction européenne le développement
    des capacités humaines, l'économie des ressources
    naturelles et l'esprit de partage et de solidarité.Réorienter
    les instruments de la puissance publique  La fiscalité
    doit être réorientée :· Les exonérations fiscales devraient favoriser
    les stratégies d'investissement productif et, au contraire,
    pénaliser les stratégies exclusivement financières,
    au coût social élevé. Ainsi, les entreprises
    qui délocalisent pour bénéficier de charges
    salariales et sociales moindres seront taxées.
 · À l'échelle européenne,
    comme à toutes les échelles de territoire, la taxation
    des revenus des capitaux, la taxe sur l'émission de CO2,
    l'harmonisation des taxes sur l'énergie et sur les transactions
    courantes contribueraient au financement de la croissance et
    permettraient d'aller vers l'établissement, au niveau
    européen, d'un impôt unifié sur les revenus
    du capital.
 · Un contrôle sera instauré sur les
    multinationales ayant leur siège dans l'Union ; elles
    seront tenues de reverser les aides publiques si l'on constate
    qu'elles sont utilisées pour délocaliser les emplois.
    De la même manière, l'Union ne saurait admettre
    que certaines d'entre elles poursuivent leur rôle prédateur
    dans les pays du Sud.
 La politique
    du crédit doit elle aussi être réorientée
    et contrôlée.· Le
    contrôle démocratique de la BCE sera assuré
    par le Parlement européen et les parlements nationaux,
    et ses missions seront réorientées, y compris en
    associant les acteurs sociaux dans les bassins d'emploi.
 · Une politique sélective du crédit
    sera mise en place, en faveur des entreprises qui favoriseraient
    l'emploi et la formation et au détriment de celles qui
    spéculent contre l'emploi. Les projets des salariés
    et des élus qui visent à préserver l'emploi
    seront de même soutenus.
 · L'Union s'engagera à aider à la
    création de pôles publics bancaires nationaux voire
    européens.
 Le secteur
    coopératif et l'économie sociale et solidaire doivent
    être encouragés, et recevoir une aide qui leur permette
    de concilier la logique sociale et l'efficacité économique.
    La fiscalité et les aides publiques seront sollicitées
    à cet effet. Des services affectés aux questions
    de l'économie sociale seront mis en place. Cet effort
    doit être accompagné d'une intervention plus active
    de l'Union européenne dans l'arène internationale :· Taxation des marchés financiers (taxe
    Tobin) et des plus-values.
 · Soutien actif aux propositions du Programme des
    Nations Unies pour le Développement visant à éradiquer
    la pauvreté et à dégager de nouveaux modèles
    de développement humain durable. Réorientation
    des politiques du FMI et de la Banque mondiale (voir plus bas
    : " Une Europe de paix et de coopération ")
 · Suspendre les négociations de l'Accord
    général sur le Commerce des Services, tant qu'une
    évaluation contradictoire des effets de la libéralisation
    n'aura pas été faite. Retrait définitif
    du champ de l'OMC des services qui peuvent être considérés
    comme des biens communs de l'humanité (santé, culture,
    éducation, eau, etc.).
 · Initiatives pour promouvoir une monnaie mondiale
    commune, permettant d'échapper à l'hégémonie
    obsolète du dollar.
 · Les dispositions qui visent à empêcher
    ces objectifs, et notamment celles qui interdisent toute restriction
    aux mouvements de capitaux, seront supprimées.
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    vers le hautDes
    services publics piliers d'un espace commun Affirmer la
    reconnaissance constitutionnelle des services publics ou d'intérêt
    général. Pour accomplir leurs missions, ces services doivent
    s'organiser et fonctionner selon des règles spéciales
    qui dérogent aux règles de la concurrence.. Les
    objectifs d'égalité, de continuité, d'adaptabilité,
    d'accessibilité, de qualité et d'évaluation
    démocratique des prestations l'emporteront sur les règles
    du libre-échange. Ces options doivent être immédiatement
    intégrées dans les mandats de négociation
    de la Commission, notamment à l'OMC.Reconnaître constitutionnellement à l'Union une
    compétence pour créer des services d'intérêt
    général européen et pour promouvoir
    et soutenir les services nationaux et locaux afin qu'ils puissent
    répondre à ces mêmes exigences. L'Union doit
    avoir pour obligation de créer des services publics ou
    d'intérêt général européens
    chaque fois que cela apparaîtra nécessaire.
 Développer
    concrètement les services publics ou d'intérêt
    généralL'Union européenne doit décréter immédiatement
    un moratoire sur les privatisations, y compris locales, et établir
    un bilan économique et social exhaustif du démantèlement
    des services publics dans l'ensemble des pays européens
    et à toutes les échelles de territoire.
 L'Union considèrera désormais que le secteur
    public n'est pas une exception à la loi des marchés,
    mais un pilier central d'une société démocratique.
    Tous les aspects centraux de la sécurité sociale,
    de l'éducation, de la culture, etc., doivent être
    gouvernés par le secteur public. Des parts importantes
    de la fourniture d'infrastructure - routes, rail, services de
    ramassage scolaire, etc. - tout comme de certains biens collectifs
    - l'eau, l'électricité, le gaz, etc. - et des activités
    de réseaux comme les télécommunications
    et la poste doivent également faire partie de l'espace
    public. Il convient d'étendre la réglementation
    publique au crédit, au logement, au secteur pharmaceutique,
    et à d'autres secteurs qui sont les fournisseurs de base
    de services publics de santé et de soins.
 Les droits des salariés et de leurs organisations syndicales
    seront fortement élargis dans toutes les entreprises
    à dimension européenne, afin d'augmenter leurs
    pouvoirs d'orientation, de décision et de contrôle.
    Les missions de service public devraient intégrer de nouvelles
    notions comme la lutte contre l'exclusion, le concept de développement
    durable et surtout l'extension des droits et des pouvoirs des
    salariés, des élus et des usagers dans la gestion
    des services publics.
 Cet effort de promotion des services publics s'accompagnerait
    de mesures complémentaires :
 · Une véritable coopération entre
    services publics et entreprises publiques européennes
    afin de partager les coûts d'investissement, la formation,
    la recherche et surtout afin de développer l'emploi.
 · La création d'un Haut Conseil des Services
    d'Intérêts Généraux à l'échelle
    de l'Union réunissant élus, syndicats, associations
    d'usagers représentants des États afin d'évaluer
    régulièrement les SIG.
 · Le soutien aux efforts des collectivités
    territoriales qui se déclarent hors-AGCS afin de maintenir
    leurs services publics.
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    vers le hautDes
    politiques sectorielles actives Une politique européenne
    active de l'environnement Prendre en
    compte l'urgence planétaire. Au rythme actuel, les engagements de
    Kyoto ne seront pas tenus. L'Union européenne doit donc
    s'engager pour une application effective du protocole de Kyoto
    sur l'environnement, même s'il reste insuffisant, et sur
    l'application des orientations adoptées dans les différents
    Sommets organisés sous l'égide de l'ONU.Réformer la politique des transports. Le développement
    du ferroviaire nécessite une volonté politique
    et des investissements de long terme pour assurer l'interopérabilité
    des réseaux et aussi pour construire de nouvelles voies,
    des " autoroutes " ferroviaires dédiées
    au transport de marchandises.
 Réévaluer sensiblement la lutte contre les inondations
    et pour la sécurité maritime.
 Réformer la politique énergétique.
    La lutte contre les émissions de gaz à effet de
    serre nécessite de faire figurer l'efficacité énergétique,
    les économies d'énergie et le développement
    des énergies renouvelables au titre d'objectifs de l'UE,
    avec la base juridique associée. Si le nucléaire
    reste un sujet de désaccords entre les promoteurs d'une
    Europe antilibérale, il est possible de s'accorder sur
    les points suivants :
 · Les efforts de recherche et de développement
    les plus grands doivent être portés vers les économies
    d'énergie et les énergies alternatives renouvelables.
 · Les conditions de transparence et de sécurité
    doivent être impérativement développées
    ;
 · le contrôle démocratique étendu
    est une nécessité.
 · Le débat citoyen doit être conduit
    de bout en bout, à l'échelle nationale et européenne,
    de l'information complète à la décision
    et au contrôle. Au bout du compte, le choix revient aux
    résidents de l'Union, consultés directement sur
    le sujet.
 Transformer la fiscalité. L'harmonisation fiscale
    nécessaire devrait donc être orientée par
    ces enjeux de développement soutenable et, par exemple,
    conduire à taxer l'utilisation des ressources non renouvelables,
    en particulier le charbon et les hydrocarbures.
 Tout cela suppose de revenir sur la logique libérale
    qui, depuis des années, contredit dans tous les domaines
    la maîtrise publique des politiques d'environnement.. Par
    exemple, il faudra s'attaquer en Europe aux pouvoirs des grandes
    sociétés européennes telles que Vivendi
    et Lyonnaise des Eaux qui ont massivement investi dans les filières
    rentables, sans se soucier des populations concernées
    ni des équilibres naturels. Il est nécessaire d'introduire
    dans la Constitution Européenne le principe " de
    la gestion intégrée, solidaire et soutenable de
    l'eau, bien commun ".. L'Europe agira pour que ce principe
    soit respecté à l'échelle internationale
    : elle s'attachera en ce sens à contrôler étroitement
    l'activité des multinationales à base européenne.
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    vers le haut Une politique ambitieuse de la
    recherche · L'Espace européen
    de recherche soit être démocratisé. La soumission
    aux pressions du privé, des lobbys, de la rentabilité
    immédiate, de la précarisation croissante sera
    écartée.· Les dépenses consacrées à
    la recherche devront être portées à 3 % du
    PIB européen
 · Dans l'enseignement supérieur, la coopération
    et les principes de service public doivent l'emporter sur la
    mise en concurrence des universités, le pilotage par les
    sponsors privés, et la rupture du principe d'égalité
    entre les étudiants et les diplômes.
 · L'Union Européenne doit se doter d'outils
    démocratiques pour la définition des grandes orientations
    d'une politique de recherche et d'innovation, non dans l'esprit
    de la guerre économique et de la multipolarité,
    mais dans celui de la coopération et du développement
    humain, solidaire et durable. Elle devrait en particulier exiger
    la rédaction et la discussion d'un rapport annuel sur
    les projets de recherche financés par la Commission. L'organisation
    d'Assises européennes de la Recherche devrait aider à
    atteindre ces objectifs.
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    vers le haut Une autre politique agricole commune Les productions
    agricoles, la nourriture du monde ne doivent pas être dans
    les mains de quelques grands groupes capitalistes. Au contraire
    des choix retenus jusqu'alors, il faut remettre en cause la "
    vocation exportatrice " de l'Union, revenir à des
    prix rémunérateurs, maîtriser les volumes
    de production et les modes de production, en renonçant
    à la logique intensive qui provoque la surproduction et
    la dégradation de l'environnement. Au total, la souveraineté
    alimentaire devrait primer sur le principe général
    de la libre concurrence.· Les primes devraient être orientées
    vers les petits et moyens producteurs qui respectent le développement
    durable et la préservation de l'environnement.
 · L'Europe devrait aller vers une autonomie en
    matière de production de protéines alors qu'elle
    est déficitaire à 75 %.
 · L'Europe doit être ferme dans le refus
    des semences génétiquement modifiées, dont
    le développement n'est dû qu'à la volonté
    de mettre le reste du monde sous la dépendance des grands
    groupes agroalimentaires américains. En même temps,
    la porte ne sera pas fermée à la recherche sur
    les OGM sous strict contrôle public.
 · Aux critères d'attribution des aides, seront
    ajoutées des normes sociales liées aux conditions
    de travail et à une bonne prise en compte de la sécurité
    alimentaire..
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    vers le hautUne
    Europe de démocratie élargie Depuis plus de
    vingt ans, le néolibéralisme et les méthodes
    antidémocratiques font bon ménage. Là encore,
    le moment est venu de rompre avec les vieilles logiques et de
    répandre sur le vieux continent le souffle d'une démocratie
    renouvelée. L'extension de la souveraineté populaire
    est la clé d'un élargissement démocratique. Donner la parole aux citoyens Le plus important
    est donc de mettre un terme à la méthode consistant
    à mettre les citoyens et leurs représentants devant
    le fait accompli de décisions élaborées
    à Bruxelles ou à Strasbourg, entre les mandataires
    des gouvernements, sans que nul autre ait pu y participer d'aucune
    manière.. Il convient donc de renforcer la souveraineté
    populaire, de redonner à la politique sa fonction première,
    de donner à la démocratie toute sa dimension sociale,
    d'explorer les voies d'une démocratie participative et
    paritaire.. Les décisions majeures prises par l'Union européenne
    doivent être préparées par des débats
    publics et médiatisés. Les garanties d'une
    information pluraliste sur les choix possibles seront données.
 L'élargissement de la citoyenneté passe par
    l'extension du droit de vote et d'éligibilité.
    Il doit être accordé à tous les résidents,
    qu'ils soient ou non ressortissants d'un des pays de l'Union.
 Le principe du référendum d'initiative populaire
    sera développé. La collecte d'un nombre donné
    de signatures oblige les institutions européennes à
    examiner une proposition, voire à ouvrir une négociation
    européenne (par exemple, pour redéfinir une directive
    dont les citoyens auraient mesuré les effets, non prévus
    lors de son adoption), ou même à organiser un référendum.
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    vers le haut Élargir les procédures
    de contrôle Un forum citoyen
    institutionnalisé sera associé à l'élaboration
    des orientations
    et des lois européennes, il contrôlera la mise en
    uvre de ces lois et réalisera des bilans d'étape.Les droits du Conseil économique et social seront revalorisés
    : il pourra suspendre l'application d'une directive pour
    en évaluer les conséquences en matière sociale
    et environnementale ; il pourra proposer des projets alternatifs
    qui devront obligatoirement être étudiés
    par la Commission, le Parlement européen et le Conseil.
 Le rôle des parlements nationaux sera renforcé
    : un débat d'orientation doit être organisé
    chaque année sur la politique européenne, ainsi
    que sur les mandats confiés aux gouvernements et sur les
    positions qu'ils seraient amenés à prendre.
 Tout cela s'ajoute bien sûr à la transformation
    majeure évoquée par ailleurs : la révision
    profonde des missions et du statut de la Banque centrale européenne.
    Elle sera assujettie aux instances politiques de l'Union, et
    aura comme objectif premier de favoriser l'emploi, la formation,
    et le développement durable. La BCE et les banques centrales
    nationales doivent rendre des comptes aux gouvernements et aux
    élus.
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    vers le hautDes
    procédures qui respectent à la fois le droit des
    peuples et l'intérêt général de l'Europe Préciser les compétences,
    affirmer le principe de réversibilité 
 Sans opposer
    l'action des États et celle de l'Union, il est nécessaire
    de préciser, d'une manière fonctionnelle, pragmatique
    et évolutive, les compétences de chaque institution.
    Périodiquement, un bilan devra être dressé
    de la répartition en cours, pour en tirer des conclusions
    collectives.
 Le principe du vote à la " majorité qualifiée
    " doit s'étendre, pour accroître l'efficacité
    des institutions communautaires. Cette extension doit comporter
    les garde-fous suivants :
 · Certains domaines doivent faire totalement exception
    à la règle et continuer d'être régis
    par la règle de l'unanimité, notamment la politique
    extérieure et de sécurité commune.
 · Dans les domaines régis par la règle
    de la majorité qualifiée où la pression
    libérale risque d'être trop dangereuse, la règle
    de l'unanimité doit être maintenue : par exemple,
    pour les négociations internationales en matière
    d'éducation, de santé et de culture.
 · Au contraire, la majorité qualifiée
    et non l'unanimité peut être requise pour toute
    dérogation à la règle de libéralisation
    des mouvements de capitaux. De la même manière,
    relèvent de la majorité qualifiée la fiscalité
    des entreprises, la fraude fiscale, la fiscalité de l'environnement,
    la sécurité et la protection sociales, la protection
    en cas de résiliation du contrat de travail, la représentation
    et la défense collective des travailleurs, l'accès
    au marché du travail des ressortissants de pays tiers,
    la mise en uvre des accords entre partenaires sociaux.
 Le principe de réversibilité doit être
    respecté : toute décision de l'Union peut être
    contestée par les États membres.
 Lorsqu'un acte est adopté par l'Union, tout État,
    par son gouvernement ou son Parlement, peut demander son retrait
    et sa renégociation auprès du Parlement européen.
    La décision du Parlement européen a alors valeur
    obligatoire, sauf si une majorité des Parlements des États
    membres en décide autrement, ou si un référendum
    s'y oppose, à la demande de citoyens usant de leur droit
    de pétition.
 Dans les négociations internationales, l'Union ne peut
    soutenir des propositions tendant à rendre les accords
    commerciaux irréversibles.
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    vers le haut Trouver une articulation plus démocratique
    des États et de l'Union · Une
    solution possible consisterait à renforcer l'intervention
    des Parlements nationaux : par exemple en instituant, à
    côté des structures existantes, une sorte de "
    Parlement des parlements " qui exercerait son droit d'interpellation
    et de contrôle et serait consulté lors de la procédure
    législative.· Une autre hypothèse consisterait à modifier
    le mode d'élection du Parlement européen, en instituant
    un double mode d'élection, sur listes européennes
    pour une part, et sur une base territoriale pour une autre part
    : ainsi serait permise la double représentation des sensibilités
    politiques et des territoires historiques, à l'intérieur
    d'un système monocaméral.
 · On peut enfin aller jusqu'à concevoir la mise
    en place d'un bicaméralisme à l'échelle
    européenne : à la Chambre " basse " actuelle,
    représentative des populations, de leur nombre et de leurs
    opinions, s'ajouterait une Chambre " haute " qui représenterait
    directement les États. Il resterait alors à décider
    si le dernier mot doit revenir à la Chambre haute ou à
    la Chambre basse.
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    vers le haut Faire évoluer les institutions
    de l'Union Nous considérons
    qu'il faut aller a minima vers les évolutions suivantes
    :Renforcer les pouvoirs du Parlement européen. Ce
    peut être le cas notamment en élargissant le champ
    des domaines où il participe, avec le Conseil des ministres
    européens, à l'élaboration des lois (directives)
    européennes.. Le Parlement européen doit également
    voir augmenter ses moyens de contrôle effectifs sur la
    Commission et la Banque centrale européennes. Il doit
    pouvoir prendre l'initiative de lancer des projets de lois européens
    - ce qui est aujourd'hui du seul ressort de la Commission. Enfin,
    sa coopération avec les Parlements nationaux doit être
    développée.
 Encadrer précisément les prérogatives
    de la Commission européenne. Organe avant tout chargé
    de préparer puis de mettre en uvre les orientations
    décidées par le Conseil européen des chefs
    d'État et de gouvernement ou par le Conseil des ministres
    européens, la Commission ne doit pas pouvoir aspirer par
    le haut des responsabilités qui doivent, au contraire,
    être exercées par des élus du suffrage universel,
    au plus près des citoyens. Dans le même esprit,
    il faut réduire ses pouvoirs excessifs en matière
    de " politique de la concurrence " et de négociation
    internationale. Un État peut ainsi demander qu'une décision
    de la Commission dans ce domaine soit suspendue, jusqu'à
    ce qu'elle soit tranchée à la majorité qualifiée
    par le Conseil en co-décision avec le Parlement.
 Dépasser la conception traditionnelle de la "
    coopération intergouvernementale " au sein du
    Conseil. Il ne s'agirait naturellement pas de remettre en cause
    le rôle des États dans la construction européenne,
    mais d'en finir avec la conception d'une instance complètement
    opaque et coupée des citoyens, sinon des parlementaires
    européens eux-mêmes. Pour cela doit être favorisée
    sous toutes les formes l'implication, en amont des décisions
    du Conseil, des acteurs sociaux, des citoyens et des élus.
 Le traité constitutionnel doit pouvoir réellement
    être révisé : pour cela, la majorité
    qualifiée doit suffire pour procéder à une
    révision. Un référendum doit obligatoirement
    ratifier toute modification substantielle du ou des traités.
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    vers le hautUne
    Europe de paix et de coopération Une Europe élargie et fraternelle C'est certainement
    le pari le plus important pour l'Union européenne en 2004.
    L'Europe a pris la question de l'élargissement à
    l'envers : une intégration capitaliste accentue la concurrence
    entre les peuples et favorise la montée du populisme et
    de la xénophobie en Europe. En s'élargissant, l'Union
    européenne doit changer elle-même.· Une aide de long terme attribuée par l'Union
    doit s'accompagner du recul des logiques libérales qui
    déchirent les sociétés de l'Europe orientale..
    Les critères de Maastricht y montrent en effet leur extrême
    nocivité.
 · Pour réussir l'adhésion, associer
    plus les citoyens et les citoyennes au débat et à
    la décision. Ouvrir des lieux de concertation et d'intervention
    de la société civile et des organisations syndicales
    en amont de l'adhésion.
 · Renforcer le partenariat de l'Union avec la CEI
    et les pays du pourtour méditerranéen, en particulier
    du Maghreb.
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    vers le haut Une politique européenne
    au service de la paix La politique
    hégémonique et belliciste américaine plaide
    pour que l'Europe parle d'une voix forte face à la politique
    des États-Unis. Elle doit agir pour faire reculer la tendance
    dangereuse à faire de la guerre " préventive
    " le stade ultime de la globalisation capitaliste. Si des
    actions communes de l'Europe en matière de défense
    ou de lutte contre le terrorisme peuvent exister, elles ne doivent
    se faire que dans le cadre d'une mission confiée par l'ONU.
    Les récents conflits plaident en fait pour une reprise
    de la politique de désarmement.Cela suppose de :
 · S'opposer à toute privatisation des entreprises
    de défense nationale.
 · Considérer que les questions de défense
    restent soumises à la règle de l'unanimité
    des États membres et que toute action à dimension
    militaire - par exemple des missions de maintien de la paix -
    doit se faire sous mandat de l'ONU. Elle ne doit être que
    l'ultime recours et dans le seul but de protection des populations.
 · Envisager que l'Europe soit à l'initiative
    d'une conférence mondiale de désarmement, en lien
    avec l'ONU et l'OSCE.
 · Affirmer une politique d'indépendance
    envers les États-Unis, qui respecte les souverainetés,
    qui défend activement la paix et le désarmement
    dans le monde, les solutions politiques aux conflits, la valorisation
    du rôle de l'ONU et le droit international. Cette politique
    devra refuser toute militarisation de l'Union Européenne.
 · En tout état de cause, l'OTAN n'est pas
    une institution européenne ; toute référence
    à cette institution doit disparaître du futur traité
    constitutionnel. Un nouveau système de sécurité,
    fondé sur les coopérations en Europe, serait mis
    en place et pourrait s'appuyer sur une OSCE rénovée,
    liée à l'ONU, dépassant l'OTAN en relation
    avec nos partenaires de la Méditerranée.
 · Agir pour la fin de l'occupation de l'Irak et
    le retrait des troupes d'occupation, afin de rendre toute sa
    souveraineté au peuple irakien.
 · Prendre toutes les initiatives utiles pour le
    soutien aux plans de paix israélo-palestinienne et pour
    la création d'un État palestinien viable et indépendant,
    dans le cadre d'une sécurité partagée avec
    Israël et l'ensemble des États de la région.
 · Lutter contre la course aux armements, la prolifération
    et l'existence des armes de destruction massive (nucléaires,
    biologiques et chimiques), par la relance des négociations
    sur le désarmement et une application stricte du traité
    de non-prolifération, y compris pour les puissances nucléaires
    existantes.
 · Lutter contre la militarisation de l'espace et
    pour faire des mers des espaces libres de toute arme nucléaire.
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    vers le hautL'Europe
    doit aussi regarder vers le Sud Il y a une énorme
    attente des pays du Sud à l'égard de l'Union européenne.
    Or, en pratique, l'Union européenne est en passe d'abandonner
    toute politique de développement. Dans le même temps,
    l'harmonisation des politiques migratoires à l'échelle
    de l'Europe procède essentiellement d'une démarche
    négative qui cherche à généraliser
    les législations les plus répressives. Les nouvelles
    formes de migrations que veulent imposer les pays développés
    ne sont que le reflet d'un monde divisé, inégal,
    dominé par la précarité des emplois et par
    le recul de l'action publique.Nous proposons donc :
 · Que l'Europe annule les dettes des pays pauvres.
 · Qu'elle rompe avec le dogme du libre échange
    pour construire enfin des relations de coopération et
    de réciprocité avec les pays du Sud, afin que ceux-ci
    puissent eux-mêmes élaborer les solutions à
    leurs problèmes, sans devoir passer sous les fourches
    caudines du FMI ou de la Banque Mondiale.
 · Qu'elle consacre 0,7 % de son PIB à l'aide
    au développement.
 · Qu'elle pèse dans les négociations
    internationales de l'OMC pour défendre les intérêts
    des pays du Sud en matière d'accès à la
    santé et à l'éducation, etc., face aux diktats
    libéraux. Le chantage " lutte contre le Sida contre
    OGM " est inadmissible.
 · Que soit augmenté et démocratisé
    le Fonds européen pour le développement. Les mesures
    d'aide au développement doivent être dégagés
    de toute logique de domination.
 · Que l'Europe fasse enfin un travail de mémoire
    sur sa responsabilité dans le colonialisme et dans la
    déportation des Africaines et des Africains.
 Retour
    vers le hautL'Europe
    doit agir pour une refonte du système des institutions
    internationales Contre l'hégémonisme
    et l'unilatéralisme, il importe que l'Union européenne
    use de tout son poids pour une réforme démocratique
    du système international : la revalorisation nécessaire
    de l'ONU passe en effet par sa démocratisation radicale.·
    Promouvoir
    la réforme des Nations Unies, pour en faire plus encore
    un espace essentiel pour la coopération internationale.
 · Rompre avec le poids
    exorbitant des cinq membres permanents ; renforcer le rôle
    de l'Assemblée générale ; élargir
    les capacités directes d'intervention des peuples.
 · Renforcer le rôle
    et les moyens des organisations chargées des questions
    du développement humain.
 · Soutenir les luttes populaires
    contre les politiques des institutions financières et
    commerciales existantes (Organisation mondiale du commerce, Fonds
    monétaire international, Banque mondiale). S'engager à
    les réformer radicalement, à réorienter
    leurs missions et à les mettre sous le contrôle
    effectif de l'ONU.
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