Avec cette 
                délibération, si la situation n’était 
                pas si sérieuse, je dirais que nous tombons dans le grotesque. 
                
              Par volonté 
                de lancer l’externalisation à tout va dans la commune, 
                par souci d’être « pionnier » en la matière, 
                pour tester des recettes que vous mettez désormais en œuvre 
                dans votre ministère, à quel prix pour la fonction 
                publique, vous avez choisi de commencer par externaliser le service 
                entier des ressources humaines. Aucune collectivité ne 
                l’avait alors encore fait. 
              Lors du conseil 
                municipal du 13 octobre 2005, où vous nous avez proposé 
                de voter pour l’externalisation des ressources humaines, 
                vous nous donniez peu d’éléments convaincants 
                pour étayer cette décision. Vous avez depuis toujours 
                refusé de me donner accès à l’audit 
                que vous aviez fait effectuer sur les ressources humaines. 
              Mais toutes 
                les garanties étaient prises… pensez donc, Stéria, 
                une entreprise dont le siège est sur la commune, dont le 
                chiffre d’affaires dépasse le milliard d’euros. 
                Une entreprise solide, avec une expérience qui a fait ses 
                preuves…
              Aux nombreuses 
                questions que je vous ai posées depuis sur les dysfonctionnements 
                évidents, en matière de gestion des payes et des 
                avancements, Monsieur Knusmann, alors en charge du dossier, me 
                répétait sans cesse : « tout est sous contrôle, 
                nous maîtrisons les petites erreurs et d’ailleurs, 
                il n’y en a qu’1% ». Curieusement, dans la délibération 
                qui nous est présentée aujourd’hui, vous retirez 
                à Stéria la mission de « gestion des éléments 
                variables de la paye ». Ca ne fonctionne donc pas ?
              En janvier 
                dernier, malgré votre médaille d’or de la 
                transparence, il a fallu que j’informe le personnel territorial 
                de la façon dont Stéria se débarrassait du 
                bébé externalisation en le confiant à Aderhis. 
                Vous refusiez de reconnaître les faits et dans un article 
                du Parisien, vous indiquiez concernant cette information « 
                J'ai donc demandé à sa direction des précisions 
                et des garanties, sachant par ailleurs qu'une grande partie des 
                missions qui lui ont été confiées, sont désormais 
                exécutées de façon normale et récurrente, 
                bien éloignée de l'apocalypse complaisamment véhiculée. 
                »
              La Chambre 
                régionale des comptes, de son côté, vous a 
                reproché le coût anormalement élevé 
                de cette externalisation. Dois-je en rappeler les conclusions 
                : « Enfin, la commune souhaite pouvoir remettre en cause 
                ses choix à l’issue de ce premier marché, 
                conclu pour une durée de trois ans. Or les conditions d’une 
                telle évolution sont mal établies et les modalités 
                de transfert ne sont suffisamment détaillées que 
                pour le seul système d’information. Les mutations 
                risquent ainsi d’être délicates, que les activités 
                de gestion des ressources humaines soient reprises par la collectivité 
                elle même ou confiées à un autre prestataire. 
                La collectivité se serait alors placée dans un état 
                de dépendance à l’égard de son premier 
                prestataire. En tout état de cause, la chambre s’attachera, 
                lors d’un nouveau contrôle, à évaluer 
                la démarche. » Et voilà que malgré 
                tous ces déboires, nous allons prolonger de six mois encore 
                certaines missions du contrat ? (l’avis du CTP n’est 
                pas mentionné dans le dossier)
              L’urgence 
                est à un moratoire et à une réflexion collective 
                et concertée, avec les agents concernés qui ont 
                vu leur service éclater mais se retrouvent à accomplir 
                les missions que Stéria n’a pas remplies… Dépenser 
                encore 355 000 euros ?
              Je dis NON 
                ! Assez de gâchis. Débattons, publiquement, des missions 
                de ce service public des ressources humaines pour les personnels. 
                Et tirons toutes les conclusions de cet échec patent, qui 
                n’est pas conjoncturel mais qui illustre à quel point 
                une entreprise privée ne peut répondre à 
                l’intérêt général. Les ressources 
                humaines doivent revenir en gestion municipale directe.