| Issy-les-Moulineaux:
    Les collégiens seront encore à l'étroit
    pendant trois ans LES COLLÉGIENS
    d'Issy-les-Moulineaux devront encore attendre quelques années
    avant que le quatrième établissement public ne
    soit livré. Réclamé de longue date par les
    parents d'élèves, il ne devrait pas ouvrir ses
    portes avant la rentrée 2007. D'ici là, la situation
    risque de devenir très difficile tant les effectifs -
    en constante augmentation - sont importants et la capacité
    des établissements existants limitée. « En dix ans, le nombre d'élèves de primaire
    et de collège a augmenté de plus de 28 % »,
    explique un parent d'élève membre de la FCPE*.
    Les trois établissements publics, Matisse, Victor-Hugo
    et la Paix, ont aujourd'hui un taux d'occupation de 112,4 %.
    D'une capacité globale de 1 500 élèves,
    ils en accueillent près de 1 700. « C'est une
    catastrophe, les collèges débordent, pense-t-on
    à la FCPE. D'ailleurs, certains parents excédés
    envoient leurs enfants dans le privé. » «
    Cela fait un moment qu'on dit qu'il risque d'y avoir saturation,
    et aujourd'hui, c'est effectivement le cas », estime
    pour sa part Danièle Chassaing, présidente de la
    PEEP* locale.
 Un établissement provisoire demandé.
 Ces
    problèmes de sureffectifs trouvent leur source dans l'explosion
    démographique que connaît la ville avec près
    de 10 000 nouveaux habitants depuis 1999. Une hausse spectaculaire,
    due notamment aux nombreux programmes immobiliers qui ont vu
    le jour à Issy. En effet, près de 4 000 nouveaux
    logements y ont été construits en vingt ans, et
    le rythme devrait encore s'accélérer puisque 3
    000 autres doivent être livrés d'ici à 2007.
 Dans une lettre datant de 2002 et adressée
    à André Santini, député-maire UDF
    de la ville, l'inspecteur d'académie prévoyait
    environ 1 860 élèves en collège à
    la rentrée 2007. Des estimations qui ne prennent «
    pas en compte les nouveaux programmes de logements qui devraient
    être édifiés d'ici à 2007 »,
    écrivait ce dernier. Et de conclure que, « vu
    les effectifs scolarisés en maternelle, il est légitime
    de penser que la progression se poursuivra ».
 C'est dire si, avec ces 3 000 nouveaux logements
    attendus, les collèges de la ville risquent de déborder.
    « Nous nous battons pour que l'ouverture de ce quatrième
    collège se fasse à la rentrée 2007, explique
    Philippe Knusmann, adjoint au maire délégué
    à l'éducation. Mais il y a tout d'abord une phase
    de procédure de marché public qui peut être
    très longue et le moindre écueil peut repousser
    le début des travaux. » Trois équipes d'architectes
    sont actuellement en compétition et le projet final devrait
    être connu avant les vacances d'été. «
    Nous travaillons déjà sur un éventuel cinquième
    collège, confie par ailleurs Philippe Knusmann. Un établissement
    qui devrait voir le jour à l'horizon 2011. »
 Pour Jean-François Boyé, conseiller
    municipal PCF d'Issy-les-Moulineaux, « il s'agit d'un
    manque d'anticipation de la part de la mairie et du conseil général
    que nous alertons depuis des années. De plus, le terrain
    choisi n'est pas adéquat pour recevoir un collège
    » (voir encadré) .
 Devant
    cette situation, la FCPE et la PEEP ont conjointement écrit
    à l'inspection d'académie pour que la carte scolaire
    soit révisée avant la rentrée prochaine.
    Elles demandent également à ce que soit étudiée
    la possibilité de créer un établissement
    provisoire pour absorber les nouveaux élèves en
    attendant l'ouverture du quatrième collège, notamment
    si elle intervient plus tard que prévu.
 * Fédération
    de conseils de parents d'élèves ; Parents d'élèves
    de l'enseignement public. Sylvain
    Merle Le Parisien , mardi 13 avril 2004
 
 
 
        
          |  Le choix du terrain contestéLe terrain
        en forme de triangle sur lequel le quatrième collège
        doit être édifiéne fait pas l'unanimité.
        Coincé entre la voie du RER C et le siège de Canal
        + , un immeuble de sept étage, sa situation est contestée.
 "Ce terrain est inadapté, pense
        Jean François Boyé, conseiller municipal (PCF).
        Les classes situées au premier étage donneront
        directement sur les voies ferrées, ce qui engendrera des
        nuisances sonores insupportables tandis que celles qui donneront
        sur la voie publique seront à l'ombre de l'immeuble".
        "Ce terrain est totalement enclavé" indique
        t'on à la FCPE . Pour la PEEP , même si le terrain
        n'est pas idéal, " c'est bien dans cette partie
        de la ville qu'il est nécessairede construire un collège".
 "Les techniques actuelles permettent
        d'avoir une bonne isolation phonique " rétorque
        Philippe Knusmann, adjoint à l'éducation. "Et
        puis l'amènagementde la ville est en voie d'achévementet
        il n'y a plus beaucoup de terrains libres".
 Une pénurie qui fait grimper les prix . D'ailleurs, la ville 
              est en négociation et ne devrait pas acquérir ce terrain 
              pour moins de 3,3 millions d'euros.                                                                                                                                             SM
 (Note du webmaster
        : Et si on ouvre les fenetres quand il fait chaud , Mr Knusmann
        , l'isolation phonique sera t'elle toujours aussi bonne ? Et
        puis pourquoi , à Issy, trouve t'on des bons terrains,
        bien situés, pour construire des appartements de luxe
        , voir "d'exception" et relègue t'on les équipements
        comme ce collège dans les pires endroits ?) |   Voir
    les interventions de Jean François boyé à
    ce sujet : ICI 
 «
    On se marche les uns sur les autres »
 DEVANT le collège
    Victor-Hugo d'Issy-les-Moulineaux, un petit groupe de jeunes
    jouent au foot sur le petit City Stade. Les uns sont en 4 e ,
    d'autres en 5 e . Mises à part les traditionnelles remarques
    sur les « profs », la « dirlo » ou encore
    la « bouffe », tous s'accordent à dire que
    le collège est trop petit. « On est 28 dans ma classe, explique Tony, et dans les
    préfabriqués, c'est un peu serré. »
    « Il y a tout le temps du bruit, ajoute Quentin. On entend
    les autres classes et on ne peut pas ouvrir les fenêtres
    lorsqu'il fait chaud, à cause du bruit de dehors. »
    Alaa, lui, pense que « la cour est trop petite, on se marche
    les uns sur les autres et on ne peut pas jouer au foot ».
    « Certains sont partis parce que c'était nul »,
    lance Yassine. « Par rapport à l'année dernière,
    on fait moins d'activités parce qu'il n'y a pas assez
    de place », regrette Léticia. Pour sa part, Chloé
    préfère parler de la cantine. « Il y a deux
    services, raconte-t-elle. C'est toujours plein et tellement bruyant
    qu'on ne s'entend pas parler. On sait que c'est du provisoire,
    poursuit Léticia. Mais on ne l'aura même pas pour
    la 3 e , le nouveau collège, enfin sauf si on redouble.
    »
 S.M.
Le Parisien , mardi 13 avril 2004
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