| Avenir 
        nébuleux pour les salariés de Coca-Cola
 La 
        multinationale entreprend des restructurations dans plusieurs pays européens 
        pour écrémer 600 salariés. Manifestation, hier à Issy-les-Moulineaux, devant le siège 
        social européen.
 En 
        plein secteur de bureaux, dans le quartier Val de Seine, rue Camille Desmoulins, 
        le siège social de Coca-Cola se trouve en face de celui de Hewlett 
        Packard, sur le trottoir opposé. Une coïncidence assez symbolique 
        pour être soulignée... Car, quelques mois seulement après l’annonce de centaines 
        de suppressions de postes chez le géant informatique, c’est 
        au tour des salariés de « la marque la plus connue du monde 
        » d’essuyer les conséquences de la logique actionnariale.
 Sans annonce internationale globale, la firme de boissons gazeuses procède 
        depuis 2005 à des restructurations importantes dans plusieurs pays 
        européens.
 Hier, à l’appel de la Fédération européenne 
        de l’alimentation (EFFAT), plus de 400 manifestants ont décidé, 
        en guise de protestation, de planter le piquet de grève toute la 
        journée devant le bâtiment d’Issy-les-Moulineaux, qui 
        abrite les directions nationale et européenne de la multinationale.
 Selon 
        Simon Cox, le coordinateur transnational pour EFFAT, 600 emplois seraient 
        supprimés en Europe d’ici deux ans. Principale et dernière victime touchée par une restructuration 
        révélée à la fin de janvier : la Grande-Bretagne, 
        avec 170 postes menacés. Mais aussi la France avec un plan social 
        concernant 142 emplois, et le Luxembourg, ou encore les Pays-Bas.
 En Belgique, les salariés de Coca-Cola subissent la troisième 
        réorganisation nationale en moins d’un an. « Il y a 
        d’abord eu la reconfiguration du secteur vente, puis celle de l’usine 
        d’embouteillage de l’eau minérale Chaudfontaine, et 
        maintenant la fermeture de trois sites de distribution », énumère 
        Björn Desmet, du syndicat FGTB. « Au total, 119 emplois belges 
        supprimés », confirme Henk Vont Hournout, responsable CSC 
        sur le site Coca-Cola de Bruges.
 stratégie 
        boursière de l’entreprise En 
        France, les 142 suppressions de postes sont réparties dans trois 
        secteurs : le « vending », la logitisque et l’administratif. 
        « Nous demandons le retrait pur et simple du plan social annoncé 
        début décembre et détaillé vendredi dernier, 
        car la synthèse de l’expert mandaté par le comité 
        central d’entreprise montre que cela n’a rien à voir 
        avec de mauvais résultats financiers mais uniquement avec la stratégie 
        boursière de l’entreprise », explique Francis Carpentier, 
        délégué central pour la CFE-CGC. Selon lui, les 28 emplois menacés dans le vending le seraient suite 
        à la décision de l’éducation nationale de retirer 
        2 500 distributeurs automatiques des établissements scolaires.
 Au niveau logistique, la restructuration prévue se traduit par 
        la fermeture des sites de Combs-la-Ville en Seine-et-Marne et Salon-de-Provence 
        dans les Bouches-du-Rhône.
 Enfin, « la mise en place du projet SAP relatif à de nouveaux 
        logiciels informatiques est un prétexte pour centraliser les services 
        administratifs en Île-de-France et donc supprimer les succursales 
        régionales », analyse Christian Jurcenoks, délégué 
        central CFDT.
 En 
        décembre dernier, la direction de Coca-Cola France avait précisé 
        que cette réduction des effectifs serait compensée en partie 
        par la création de 100 emplois commerciaux. Recevant hier en début d’après-midi une délégation 
        syndicale, la direction s’est engagée à ne procéder 
        à aucun «licenciement sec» en 2006 sur les sites français.
 Une 
        promesse qui, parmi les salariés, ne rassure personne car le plan 
        social court jusqu’à fin 2007.   Christelle Chabaud L’Humanité, Mardi 7 février 
        2006
  
        7 février 2006 |