Ce 
                budget s’inscrit dans un contexte international et national 
                de crise profonde du système capitaliste. Tous les experts 
                s’accordent à penser que cette crise va durer au-delà 
                de cette année, avec des conséquences sur les équilibres 
                financiers globaux et locaux mais bien sûr sur les populations 
                déjà fragilisées. 
              C’est 
                précisément parce qu’on ne peut encore mesurer 
                toutes les conséquences de cette crise, que je ne partage 
                pas votre vision angélique de la situation à Issy 
                les Moulineaux, selon laquelle, en somme, le nuage de la crise 
                s’arrêterait aux frontières de notre commune 
                ! 
              Comment ne 
                pas être touchés, lorsqu’on accueille, comme 
                c’est notre cas, des dizaines de sièges sociaux, 
                pour beaucoup des multinationales, qui annoncent des suppressions 
                de postes à tour de bras, y compris le prochain venu, Microsoft 
                ? 
              Comment pouvez-vous 
                être si sûr de l’avenir alors que le foncier 
                et l’immobilier connaissent une crise inédite et 
                que le million de mètres carré de bureaux dont vous 
                vous prévalez pourrait bien se transformer en espaces vides. 
                Je serais intéressée, comme je l’ai demandé 
                lors du précédent conseil, que la commune puisse 
                lancer une étude prospective pluraliste et multipartite 
                sur le sujet pour évaluer les conséquences de la 
                crise de l’immobilier sur notre ville. 
              Vous enjolivez 
                l’avenir, vous enjolivez aussi le présent et nous 
                n’avons pas dû lire la même loi de finances 
                2009, qui, contrairement à ce que vous laissez entendre, 
                ne fait pas la part belles aux collectivités territoriales, 
                bien au contraire, mais en fait des variables d’ajustement. 
                Les dotations se réduisent comme peau de chagrin, y compris 
                chez nous !
              Evidemment, 
                votre crédo, c’est la RGPP, dont on ne peut pas dire 
                qu’elle enthousiasme les foules, puisqu’elle a déjà 
                mis des centaines de milliers de fonctionnaires en mouvement. 
                
              Mais en période 
                de crise, et cela vaut pour notre commune, on voit l’importance 
                de développer des services publics. Ce sont eux qui, pour 
                le moment encore, préservent un fond de solidarité 
                et de politiques publiques. Jusqu’à quand ? J’imagine 
                que vous êtes mobilisé contre la réforme de 
                la Taxe professionnelle dont la réduction du taux ou son 
                nouveau calcul priverait notre commune de moyens considérables 
                !
              Car si la 
                commune a gagné 17% d’habitants en 10 ans, de nouvelles 
                exigences se font sentir. Les besoins en services, en logements, 
                les aspirations à une vie culturelle dense nécessitent 
                d’autres réponses que celles que vous proposez dans 
                ce budget. 
              Vous estimez 
                que la maîtrise de la masse salariale permet toutefois le 
                maintien de la qualité des services à la population. 
                Mais vous ne dites rien des conditions de travail des personnels 
                qui rendent ces services. Je m’interroge à cet égard 
                sur 2 chiffres au titre des dépenses de fonctionnement 
                : 
                - l’augmentation importante de la part des rémunérations 
                à des non titulaires, ce qui semble indiquer une précarisation 
                accrue du personnel (+ 10%)
                - le triplement des dépenses en matière de médecine 
                du travail et de pharmacie – comment l’expliquez vous 
                ?
              Vous affirmez 
                qu’il est possible de réduire la subvention au CCAS 
                (-12%), parce qu’il ne l’a pas dépensée 
                entièrement. Mais vous ne nous dites rien des causes multiples 
                d’une telle situation. Et puisque nous discutons du budget 
                à venir, je m’attendais plutôt à ce 
                que, pour prendre en compte les effets de la crise, vous annonciez 
                une augmentation des moyens alloués au Ccas ! Des gens 
                en très grande difficultés, il y a en dans notre 
                communes. Certains n’ont plus de droits, plus de logements, 
                certains ont un emploi mais pas de quoi se loger…
              Avec les moyens 
                dont dispose encore notre commune, l’ambition pourrait être 
                tout autre, en favorisant une politique de logement accessible 
                à tous, une politique culturelle dynamique pour tous et 
                en valorisant des politiques et des services qui contribuent à 
                préserver l’environnement (transports, circulation 
                douce, emplois pour les Isséens…)
              Ce budget 
                ne fait qu’emboîter le pas, avec zèle, aux 
                politiques de régression sociale et de remise en cause 
                des collectivités impulsée par votre gouvernement.