Monsieur
le président de la République,
Au
mépris des appels qui se multiplient au sein de la communauté
internationale et alors que la grande majorité du peuple israélien
s’oppose, dans les sondages comme dans les rues du pays, à la
relance de la guerre, Benyamin Netanyahou a décidé de se lancer
dans une nouvelle escalade contre Gaza.
Il
a rompu unilatéralement le cessez-le-feu et mobilise massivement
les réservistes de l’armée israélienne, dans le but manifeste
de déplacer des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants
qu’il veut condamner à une existence inhumaine en les confinant
dans une proportion de plus en plus réduite de ce territoire palestinien.
Chaque
jour un peu plus, le peuple palestinien vit donc une tragédie.
Après
avoir subi les dévastations d’incessants bombardements ayant causé
des dizaines de milliers de victimes, il ne dispose plus de nourriture
ni d’assistance médicale ou sanitaire, du fait du blocus mis en
œuvre par le gouvernement israélien. Le mois dernier, l’Unicef
dénonçait même le fait que plus d’un million d’enfants soient
désormais privés d’aide vitale.
C’est
à un crime innommable que l’humanité tout entière assiste aujourd’hui.
La France, qui a appelé au cessez-le-feu et qui a, par votre voix,
évoqué la possibilité de reconnaître l’État de Palestine, ne saurait
laisser se poursuivre ces atrocités sans prendre des initiatives
à la hauteur de son histoire dans cette région.
Il
lui appartient, plus que jamais, de porter une voix d’humanité
et de paix devant la communauté des nations.
C’est
dans cet esprit que nous vous demandons :
d’expédier dans les meilleurs délais une aide humanitaire massive
aux populations civiles de Gaza, en contraignant ainsi le Premier
ministre israélien à lever un blocus meurtrier ;
de vous adresser à nos partenaires de l’Union européenne, afin
que des sanctions soient immédiatement prises contre le gouvernement
israélien, tant que le droit international se trouvera bafoué
par lui ;
de contribuer à arrêter l’horreur en cours en reconnaissant immédiatement
l’État de Palestine, afin que se rouvre le chemin d’une solution
de paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens.
Nous
vous demandons de nous accorder audience, afin que nous puissions
vous présenter de vive voix ces demandes.
En
l’attente, nous vous prions de croire, Monsieur le président de
la République, en l’assurance de notre haute considération.
Fabien
ROUSSEL, secrétaire national du Parti communiste français
Cécile CUKIERMAN, présidente du groupe Communiste,
Républicain, Citoyen et Kanaky au Sénat
Stéphane PEU, président du groupe de la Gauche
Démocrate et Républicaine à l’Assemblée nationale
Le 2 mai 2025